11.26.2012

Invitation à l’Expo-vente bénéfice 2D à Espace Projet



Espace Projet – Art contemporain + design invite tous les curieux et amateurs d’art au vernissage d’ouverture de sa toute première activité de financement, une expo-vente bénéfice d’œuvres d’art! Le lancement se fera le jeudi 6 décembre 2012 à partir de 18 h. Intitulée 2D, cette expo-vente offre aux visiteurs des œuvres de qualité sur des supports bidimensionnels (peinture, dessin, estampe, collage et photographie) tout en demeurant accessibles à un budget de 200 $ et moins. C’est l’occasion parfaite de choisir un ou des cadeaux des fêtes uniques et originaux, et ce, dans un climat convivial loin du stress accablant des centres d’achats!




Le vernissage d’ouverture, au coût de 20 $, donne un accès privilégié aux œuvres avec, en accompagnement, un vin et fromages, une ambiance festive avec dj et des prix de présence. L’expo-vente se poursuivra du 7 au 22 décembre 2012 (entrée libre).




Avec Jérémie Albert, Carole Arbic, Éric Aubertin, Catherine Baril, Patrick Beaulieu, Rodolphe Beaulieu Poulin, Marilyne Bissonnette, Andrée-Anne Blacutt, David Champagne, Emmanuel Chieze, Jérémie Cyr, Alexandre CV, Cara Déry, Yannick De Serre, Martine Frossard, Katherine-Josée Gervais, Catherine Hardy, Alice Jarry, Philippe Jasmin, Sukaina Kubba, Joséfine Lachapelle, Jean-François Leboeuf, Antoine Lortie Laporte, Jean-Philippe Luckhurst-Cartier, Claire Paradis, Marie-Hélène Paradis, Fanny Parent, Émilie Payeur, Michel Pedneault, Jessica Peters, Jean-François Poisson, le collectif Raison Mobile, Shanie Tomassini, Natalja Scerbina, Nadia Trudel, Karine Turcot et Patrycja Walton et plus.




Rappelons que cette activité de financement est essentielle à la viabilité d’Espace Projet, récemment devenu un organisme à but non lucratif. Les fonds amassés seront réinvestis, de part égal, dans les activités d’Espace Projet pour l’année 2013 et auprès des artistes participants. 2D vise ainsi à diffuser et promouvoir le travail d’artistes en début de carrière et à favoriser le réseautage avec la communauté artistique montréalaise.




Pour participer à la soirée d’ouverture et ainsi collaborer au succès de cette première activité bénéfice, l’équipe d’Espace Projet encourage l’inscription des convives par courriel à : 2d.espaceprojet@gmail.com ou via notre événement Facebook : https://www.facebook.com/events/245869602207373

Merci de soutenir Espace Projet ! 
Renseignements :
Liliane Audet et Catherine Barnabé, coordonnatrices
Espace Projet – art contemporain et design
353, Villeray, Mtl H2R 1H1

11.12.2012

Sukaina Kubba - L’anniversaire



Du 16 novembre au 2 décembre
Vernissage le 16 novembre à 17h



Le travail de Sukaina Kubba s’inspire de la narration. Ses installations sont composées de plusieurs toiles en relation qui, comme une collection d’images fixes d’un film, désignent et embrouillent une trame narrative. Les éléments visuels proviennent de captures vidéos, de photographies de films, de véhicules en mouvement et de reflets de paysages agrandies. Plusieurs couches d’interprétations du travail se superposent grâce aux divers matériaux et textures utilisés. Ce procédé calculé de distanciation et de retrait des images originales permet à Kubba de tisser de nouvelles trames narratives à partir d’événements réels.


L’anniversaire est la première exposition de Kubba à Montréal depuis sept ans. L’anniversaire se veut comme une fête, un célébration de la mort et une commémoration d’événements tragiques. L’Anniversaire offre aussi l’étude d’une toile célèbre de Turner The Slave Ship de 1840 dont Kubba s’inspire entre autre pour définir sa palette de couleurs.



Les références visuelles ayant servi à L’anniversaire proviennent surtout de documentaires originaux de la Seconde Guerre mondiale. Ces archives qui ont été colorisées à postériori pour capter l’attention du spectateur ont un caractère sentimental. Une fois capturées, les scènes immobiles accentuent la nature disloquée des images en mouvement en transformant la qualité immersive voulue en images de confrontation hyper instantanées. Le travail de Kubba cherche à mettre en valeur le manque de cohérence entre le caractère réel du document d’archive et les multiples traitements de l’image d’origine. 



L’exposition comporte des œuvres de  latex, de nylon, de polyester et de chiffon qui créent des jeux de transparence et de reflet et transforment la surface picturale. Le spectateur ne regarde plus simplement une image de face, mais il appréhende une toile de côté, il  regarde à travers, ou il détourne le regard.



Sukaina Kubba est née à Baghdad et elle a vécu aux Émirats arabes unis et à Montréal. Elle a récemment obtenu une maîtrise en arts (peinture) de l’école d’art de Glasgow School of Art. Elle a exposé à Montréal, aux états-unis, à Glasgow et à Londres. En Décembre,  elle fera aussi partie d’une exposition de groupe à Mediakeskus Lume à Helsinki.


Sukaina Kubba’s work draws from narration.  Her painting installations are constructed through orchestrations of pictures that, much like groupings of film stills, point towards and blur a chosen central narrative.  The landscape and visual elements often derive from stills of videos and photographs taken from films, moving vehicles and reflections, or by scrolling through blown up images.  A wide range of painting surfaces and materials, as well as textual references, are interwoven with painting motifs adding other layers of possible readings of the work.  This intentional process of withdrawal and distancing from the original images and videos, allows Kubba to weave together new narratives, and construct fictional scripts from ‘real’ events, a “what may have been.” 

L'anniversaire is Kubba's first show in Montreal in several years.  L'anniversaire reads as a birthday celebration, an anniversary of death, and commemoration of darker events.   The original inspiration for the l'anniversaire is J.M.W. Turner's the Slave Ship painted in 1840: the works in this installation derive their colour palate from it.
  
The visual references for l'anniversaire come from digitally colorized WWII documentaries, where colorization is meant to act as a sentimental layer aimed at making the edited documentary footage connect with the viewer. Once frozen, the stills accentuate the disjointed nature of these moving images, turning their intended immersive quality, into confrontational, hyper-immediate pictures; the inconsistency between the document and its eventual treatment is highlighted.

The installation comprises works on latex rubber, nylons, polyester and chiffon, where the alternate transparency and reflexivity of the surfaces and painting materials disrupt the pictorial plane, turning 'looking at' into 'looking through' or 'looking away from.'



Sukaina Kubba was born in Baghdad, and has lived in the U.A.E. and Montreal. She has recently obtained a Master in Fine Art Practice (painting) from the Glasgow School of Art.  Kubba has exhibited in Montreal, the U.S., Glasgow and London, and has an upcoming group show at Mediakeskus Lume in Helsinki. 

www.sukainakubba.com

10.21.2012

Chantiers



La galerie Espace projet a le plaisir de vous inviter à l’exposition photographique collective Chantiers, du 26 octobre au 11 novembre prochain.
Après avoir présenté en 2011 l’exposition Prises faciles qui abordait le phénomène de la pêche aux poissons des chenaux, les cinq photographes à l’origine de ce projet se réunissent à nouveau, cette fois-ci autour d’un projet plus urbain.
Cinq grands chantiers de construction, parmi les plus importants de ces dernières décennies, sont mis en image par ces cinq photographes: la réfection de l’échangeur Turcot, la reconversion de l’autoroute Bonaventure, la construction du centre hospitalier de l’Université de Montréal (CUSM) et du centre universitaire de santé McGill (CHUM) et enfin le développement du site de l’hippodrome de Montréal.
Rodolphe Beaulieu-Poulin, Alexandra Boucher, Alexandre Cv, Olivier Laplante-Goulet et Marie-Lyne Quirion présentent les formes, visages, structures et espaces de ces projets dans leur état actuel (du site à développer au travaux en cours) selon un angle de vue en cohérence avec leur démarche photographique.
Malgré un héritage issu des grands chantiers de l’Expo 67, particulièrement en ce qui a trait à la mobilité (localisation aux abords d’autoroutes, de stations de métro), ces projets suscitent néanmoins un enthousiasme différent que celui de l’Expo. Chantiers souhaite ainsi inviter le spectateur à porter une réflexion sur ces changements majeurs de la métropole et sur la manière dont ils contribuent à forger notre actuelle perception d’un paysage urbain en mutation.





Vernissage le 26 octobre à 17h Galerie Espace Projet 353 rue Villeray Est T.514.388.3512 http://espace-projet.blogspot.ca
Exposition Chantiers Contact: Alexandre Cv: adressecourriel@yahoo.ca 514-912-1081

10.01.2012

Andrée-Anne Blacutt - Le couronnement des vierges. Si vous n’étiez pas mort tout ceci n’existerait pas


Commissaire : Catherine Barnabé
5 au 22 octobre 2012 Vernissage : vendredi 5 octobre dès 17h



Espace Projet présente la plus récente série d’Andrée-Anne Blacutt intitulée Le couronnement des 
vierges. Si vous n’étiez pas mort tout ceci n’existerait pas où elle propose un parcours visuel et sonore. Pour cette exposition qui témoigne entre autres de ses réflexions autour des deuils, des stratégies mnémoniques et du motif, elle suggère des aquarelles dont les nombreuses récurrences invitent à la fabrication de récits. L’espace de la galerie est reconstruit, de nouveaux espaces symboliques sont élaborés, permettant au lieu de se révéler et au visiteur de le considérer avec un regard renouvelé. Pour ce projet, elle collabore avec Catherine Barnabé à la mise en espace des œuvres et à l’élaboration d’un discours. Durant l’évolution du projet, leurs réflexions ce sont construites à distance à travers des échanges virtuels tournant autour de la création et des moyens d’élaborer une pensée.

Andrée-Anne Blacutt vit et travaille à Québec. Elle est actuellement inscrite à la maîtrise en arts visuels à l’Université Laval. Ce projet s’inscrit dans ses recherches de deuxième cycle.

- http://aablacutt.tumblr.com/ -






Répétitions. Comment exercer l’esprit.
Cinq stations sont à parcourir et un dernier espace au sous-sol clos le trajet. Une trame sonore se superpose, sept lectures d’un même texte, en boucle, sans réel début ni fin pour le spectateur. Chaque élément, visuel ou sonore, est constitué de motifs qui forment des couronnes ou des boucles. Les aquarelles sont regroupées par deux. Sobre dans leur composition, chacune invite à l’arrêt, à l’observation des détails, à la comparaison. La trame sonore est formée de répétitions. Sept fois un récit où les personnages ne dialoguent pas ensemble ; ils s’enchainent, se font écho. On devine l’incarnation de divers caractères, des parties d’un même tout. Aussi, sept interprétations différentes, qui pourraient se révéler être sept intonations. Sept états. Sept temps. Un cycle. Un début, un milieu, une fin. Et qui recommence.




La récurrence du motif.
Andrée-Anne Blacutt travaille l’espace pictural en composant des motifs qui se répètent, en formant des figures inédites à partir de ses souvenirs ou d’images glanées. Elle fait dialoguer ses œuvres qui, par la répétition des formes, des motifs et des dispositifs spatiaux, induisent une logique, fabriquent des récits. Les motifs sont constitués d’éléments qui à première vue semblent disparates, mais qui font tous sens dans des histoires communes ou individuelles. Ce sont des symboles au sens où l’entend Paul Ricœur[1]. Des images qui, parce que plus signifiantes et mises en contexte, deviennent symboles poétiques. Ceux-ci sont chargés d’un sens premier, large, qui peut faire écho à plus d’un, et d’un sens second, plus intime, qui s’inscrit dans une archéologie personnelle. Pour qu’il fasse sens, un symbole doit faire parti d’une narration, être un élément d’un discours. Andrée-Anne Blacutt utilise des symboles tant dans les éléments visuels que sonores : l’ogre, la petite fille, le sportif, le diamant, la caverne. Ils renvoient tous à des références qui flottent dans un imaginaire collectif, comme ils possèdent tous un sens particulier pour elle, et pour le regardeur qui trace ses propres relations. Un sens qu’elle ne nous révèle cependant que partiellement : elle ne nous donne pas toutes les clés de son récit, mais incite à l’association, à des dialogues. Elle laisse place à des narrations qui, additionnées, composent une certaine mythologie.

Les motifs sont disposés comme des couronnes. On pense : des couronnes de fleurs tressées par une jeune fille de l’Égypte ancienne pour passer le temps, des couronnes mortuaires, peut-être, des motifs comme des fleurs qui se répètent, qui forment des éléments circulaires, refermés sur eux-mêmes qui recommencent sans cesse, des boucles.



Les espaces [re]composés.
Nous proposons de parcourir l’espace de la galerie en suivant un trajet, en marquant des arrêts nécessaires, sans astreindre une durée. N’imposant pas un rythme de lecture des images, mais induisant le sens et suggérant de prendre le temps. L’espace est marqué, circonscrit de nouvelles balises, ces divisions le recomposent. Les œuvres sont disposées de façon à révéler le lieu qui est mis en valeur. On ne cherche pas à le dissimuler mais bien à jouer avec l’architecture, à relever les défauts même, afin d’y ancrer les œuvres. Cette façon de concevoir l’espace de l’exposition comme faisant partie de la présentation visuelle affirme une volonté de redéfinir les relations sensibles qui se pose comme un moyen d’enclencher de nouveaux réflexes. Permettre d’engager des relations entre les objets et leur contexte d’exposition, entre les visiteurs et le médium exposition.


Il y a composition d’espaces symboliques à travers l’espace physique.

Le son superposé aux images ajoutent une couche narrative supplémentaire. Il devient un espace métaphorique qui permet aux visiteurs de se rapprocher de l’aspect visuel de l’exposition. Il tente de tisser des relations entre les symboles.

Les objets architecturaux construits divisent concrètement l’espace, et imposent des arrêts. Ils participent à la fabrication des narrations fragmentées. À leur composition.

L’espace du sous-sol permet de clore le récit. De briser le cycle.


L’art comme un interstice ou l’espace sacralisé, à nouveau.
Ce parcours se veut une façon de sacraliser l’espace de la galerie en ritualisant la visite. En divisant l’espace comme de petits autels qui inviteraient au recueillement, nous souhaitons peut-être faire voir l’espace et l’événement de l’exposition autrement, comme un temps privilégié, un temps qui incite à la pose et à l’observation. Un temps qui laisse place à l’interprétation, à l’émergence d’une réflexion sur ce que l’on regarde, ce que l’on ressent et les relations entre les choses. Faire voir comment nous tentons de trouver du sens, celui de l’art ou celui d’une croyance, de se situer. Il ne s’agit pas d’imposer des rites ou même de suggérer des interprétations. Il s’agit plutôt de laisser émerger le « sacré », qui, comme l’interprète Georges Bataille[2], est une façon de sortir de soi, d’aller vers l’autre, de construire un dialogue entre deux êtres. Le « sacré » est communication : le « sacré » peut être un interstice qui permet la communion, les échanges.

L’art peut être une façon de produire du discours. L’art peut être ce dialogue.

La notion de « sacré » chez Andrée-Anne Blacutt s’énonce par des outils, en un moyen de s’inscrire dans une part plus grande, en concevant cet espace qui permet la circulation et l’interprétation. Mais aussi en ayant une pratique si précise et consciencieuse que cela en devient comme une religion. Elle travaille si précisément et longuement les motifs, s’applique à intégrer les formes les unes aux autres afin d’en créer une seule. Elle pratique. Elle répète. Elle prend le temps. Elle recommence. Elle doit maîtriser parfaitement les formes avant de les tracer à l’aquarelle. La notion de pratique prend alors tous ses sens.
Cet espace symbolique. Cette pratique artistique. Ils sont hors du temps, hors des lieux. Existent comme formes sensibles. Cette pratique répétitive. Cet espace physique créé. Il font sens, encadrent des récits. Ils composent.

Catherine Barnabé, commissaire







Andrée-Anne Blacutt tient à remercier :
Catherine Baril
Nicholas Belleau
Jean-Nicolas Demers
Jean-Philippe Nadeau-Marcoux


[1] Ricoeur, Paul. Le symbole donne à penser. 1959. www.fondricoeur.fr.
[2] Bataille, Georges. « Le sacré », Œuvres complètes, tome 1. 1970. Paris : Gallimard. p. 559-563. 



8.20.2012

Sabrina Desmarteau - Expo 67


Recomposer les espaces et réactualiser les lieux
Catherine Barnabé

En intitulant son projet Expo 67, Sabrina Desmarteau nous rappelle le caractère historique des compositions architecturales présentées, elle insiste sur leurs anciennes fonctions plutôt que sur leurs nouvelles. Ces survivances nous indiquent qu’un passage a eu lieu, que ce que l’on croyait connaître a une histoire autonome. Elle nous montre ce qui reste, nous confronte au présent de ces vestiges auxquels elle supplée au discours actuel la mémoire du lieu.

Terre des hommes
L’exposition universelle de Montréal en 1967, sous le thème Terre des hommes[i], fut pour la ville l’occasion de profiter d’un rayonnement international, mais plus encore, d’une croissance économique et culturelle. En six mois, l’événement a accueilli cinquante millions de visiteurs et généré des revenus de plus d’un milliard de dollars. La superficie de l’Île Notre-Dame a doublé ; l’Île Sainte-Hélène fut créée grâce aux résidus provenant de la construction du métro, inauguré pour l’occasion quelques mois avant le début de l’expo ; Habitat 67, où logeaient les dignitaires de passage, a aussi pris naissance. Les Montréalais, et les Québécois, ont découvert le monde avec cet événement d’envergure qui s’est déroulé durant une période effervescente pour le Québec où la Révolution tranquille amena rupture et changement au sein de la société contemporaine. Avec ses soixante-deux pays invités et ses quatre-vingt-dix pavillons, le développement fut aussi architectural et urbain. De tous ces pavillons, six sont encore aujourd’hui en activité : États-Unis, Canada, France et Québec, Corée, Jamaïque et Tunisie. C’est ceux-ci que Sabrina Desmarteau a choisi de représenter pour cette exposition. Avec ce projet, l’artiste continue de développer le thème de l’environnement bâtit, elle l’avait fait précédemment avec sa série sur le métro de Montréal (2009-2010). Cette fois, elle travaille autour de structures architecturales, de leur héritage urbain et de leur réactualisation. Elle propose de voir comment ces compositions peuvent, sur la toile, construire un nouvel espace et permettre un travail des lignes et des géométries.

Des espaces picturaux
Sabrina Desmarteau ne fait pas que reproduire des bâtiments, elle construit dans ses œuvres des espaces architecturaux qui sont à la fois des vues de l’intérieur et de l’extérieur, des plans d’ensemble et des plans rapprochés, figuratifs et abstraits. Les limitations physiques des structures sont déjouées par le traitement qu’elle propose, elle suggère des combinaisons impossibles en déconstruisant les logiques spatiales.  Ses compositions de lignes tissent de nouveaux liens entre les éléments des structures, permettent de voir les constructions d’un angle géométrique avec un traitement esthétique graphique. Ainsi, elle crée des espaces qui se révèlent être des dispositifs spatiaux. De nouveaux espaces qui n’existent autrement que par sa recomposition, qui proposent une vision multiple, à la fois partielle et entière, précise et générale.

Les lieux anthropologiques et leurs fonctions
Le rapport qu’entretient Sabrina Desmarteau avec l’espace de la ville, précisément de Montréal, se concentre pour l’instant sur le paysage urbain qui a émergé dans les années 1960. Mais pourquoi représenter des structures architecturales nées il y a presque cinquante ans ? Pourquoi proposer des œuvres qui reprennent ces icônes ? Par nostalgie ou par devoir de mémoire ? Ou plutôt car ce sont des lieux qui ont appartenu à un pan important de l’histoire, qui ont contribué à définir une appartenance au territoire, une certaine identité. Ces lieux sont alors à la fois historiques, identitaires et relationnels. Des lieux anthropologiques, au sens où l’entend Marc Augé[ii], qui sont des constructions concrètes et symboliques de l’espace. Historiques, ce ne sont pas des lieux de mémoire puisqu’ils sont encore actifs, ont été réactivé par de nouvelles fonctions, mais portent toujours les traces des événements passés. Nous vivons dans leur histoire, puisqu’en plus de s’inscrire dans l’espace, ils s’inscrivent dans la durée : le temps est vaincu, l’histoire n’est pas oubliée. Les événements de l’Expo 67 ont participé, dans le contexte socio-politique de l’époque, à voir naître l’identité d’un peuple, ou sa renaissance, certainement son ouverture au monde qui eue des retombées jusque dans la reconsidération des valeurs et des aspirations. Les lieux qui en ont émergé se sont, par ricochet, inscrits dans cette quête identitaire et marqués d’une appartenance. La relation se présente aussi comme critère pour considérer un lieu comme anthropologique. Celle-ci se définit par les échanges qui s’y produisent, par les éléments qui y cohabitent, dans ce cas précis, sans doute relié à l’aspect identitaire, les rencontres qui ont eu cours durant l’expo, mais aussi maintenant dans les nouvelles fonctions qui réactivent sans cesse ces critères. Permettant aux structures architecturales de survivre et de ne pas être uniquement des bâtiments, de ne pas être que passage, ou non-lieux, dans lesquels rien ne perdure, aucune prise n’est possible, mais plutôt de participer à l’histoire et au monde dans lequel ils sont posés. Le choix de s’attarder aux reliques de l’Expo 67 n’est donc pas vain, il conduit vers une relecture, voire questionne les événements historiques et leur rayonnement actuel. Ces lieux, témoins, mais plus encore, témoins devenus icônes, sont aujourd’hui toujours les emblèmes de Terre des hommes, en plus d’avoir de nouvelles fonctions, ce qui contribue à ce qu’ils participent d’une histoire contemporaine tout en soulignant le passé. Aujourd’hui, les pavillons de la France et du Québec, situés à proximité l’un de l’autre, sont devenus le Casino de Montréal ; celui des États-Unis la Biosphère ; le pavillon du Canada accueille les bureaux administratifs de la Société Jean-Drapeau ; celui de la Tunisie un restaurant ; celui de la Jamaïque est disponible pour la location et du pavillon de la Corée il ne reste que la structure. Leurs nouvelles fonctions économiques ou culturelles n’atténuent pas l’image historique, elles permettent plutôt de se souvenir tout en insufflant une seconde histoire.

Les œuvres de Sabrina Desmarteau, en plus d’être un travail de réactualisation de symboles dans une perspective anthropologique, en est un sur la composition d’espaces picturaux. En transposant sur la toile ces lieux en de nouveaux espaces, elle leur induit une dimension esthétique. Elle déconstruit les formes architecturales, permet une dissolution du plan, un éclatement de la géométrie. Il suffit alors de recomposer les structures. Il s’agit de participer à la création d’images symboliques. Visiter ces lieux et leurs nombreuses couches narratives.

[i] Titre d’un roman d’Antoine de St-Exupéry de 1939.
[ii] Augé, Marc. 1992. Non-lieux : introduction à une anthropologie de la surmodernité.
Paris : Éditions du Seuil. 149p.









Expo 67
1 au 30 septembre 2012 Vernissage : samedi 1 septembre 14h


Du 1 au 30 septembre 2012, Espace Projet présente en exclusivité les plus récentes œuvres de Sabrina Desmarteau, Expo 67. Avec cette nouvelle série, elle s’intéresse au développement architectural, urbanistique et culturel de Montréal par le biais de l’exposition universelle de 1967. En effet, cet événement engendra la construction de structures urbaines importantes, il contribua aussi au déploiement de la ville sur la scène internationale et permit une ouverture sur le monde. Avec cette série, l’artiste continue ainsi à explorer l’architecture montréalaise des années 1960 comme elle l’avait fait avec la précédente qui portait sur le métro de Montréal. Cet intérêt pour l’histoire de la métropole, et en particulier son développement urbain, engage une réflexion sur notre rapport à l’environnement bâtit et sur ce qui en reste à travers le passage du temps. La série présente les six pavillons toujours existants et en activité. Les compositions de Sabrina Desmarteau proposent un regard reconstruit sur les structures architecturales; quelques éléments particuliers sont reconnaissables, mais l’esthétique procède plutôt du plan et de la géométrie.



Diplômée du baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’UQAM, Sabrina Desmarteau vit et travaille à Montréal. Son travail solo a été vu depuis 2010 à la galerie Espace Projet.
 – sabrinadesmarteau.com –

7.24.2012


Magasin 2                                       Expo-vente de design

Du 1 au 26 août 2012
5 à 7 d’ouverture le 1 août

Suite au succès de l’an dernier, Espace Projet récidive avec son expo-vente estivale ! Cette année, le mot d’ordre est brut : essences et matières non transformées ou recyclées, bois, aluminium, papier, textiles …  Les créateurs provenant de différentes sphères du design vous proposent des pièces uniques et abordables. Ainsi, vous pourrez vous procurer du mobilier,  des luminaires, des objets utilitaires et décoratifs, mais aussi des sérigraphies, des livres d’artistes, des vêtements et des sacs à mains.









Avec, entre autre, Atelier Aubertin, Violaine Tétreault, Marie José Gustave, Oscar Mendoza, Maryline Scaviner, Sophie DeBlois, Laurent Sasiela, Julie Ledru, Iris Sautier, Gabrielle Warren, Monsieur Burns, Céline Huyghebaert, Angora, Caroline Dejeneffe, Josiane Saucier et Marco Landry.

Une partie des profits générés ira directement à Espace Projet afin d’assurer la pérennité de la galerie et nous permettre de continuer à encourager les artistes en début de carrière. 

6.28.2012

Alice Jarry, en collaboration avec Christian Pelletier


  Récurrences






7 au 29 juillet 2012
Vernissage : 12 juillet 18h

Du 7 au 29 juillet 2012, Espace Projet présente une exposition d’Alice Jarry en collaboration avec Christian Pelletier. L'installation, qui allie sérigraphie et électronique, explore le rôle de l'outil et du geste imprimé comme seuil d'émergence d'une singularité à priori imperceptible à l'échelle papier.  Une raclette électronique récolte des données d'impression telles que la position et l'inclinaison de l'outil, la pression variable du corps et des mains, les répétitions de mouvements et la durée d'impression. Ces données sont ensuite transformées par programmation afin de générer des formes et des animations qui dans un processus itératif,  sont réimprimées et projetées sur les surfaces. L’exposition comprends des œuvres sur papier et des projections interactives opérées par la manipulation de la raclette. En jouant sur un mode de fonctionnement qui redéfinit le procédé de la technique, le projet déploie des systèmes de représentation du geste imprimé et aborde  la sérigraphie comme un processus d’accumulation et de transfert des matérialités en corrélation.

Une activité de médiation culturelle aura le samedi 14 juillet à 14h. Les gens sont invités à venir assister à une conférence en compagnie des deux collaborateurs qui nous expliquerons leurs parcours, leurs pratiques et leurs méthodes de travail. Ensuite, un atelier de sérigraphie aura lieu avec Alice Jarry. 


Récurrences



Alice Jarry pense la sérigraphie moins comme un processus d’impression que comme la superposition, l’assemblage, l’accumulation de formes et de motifs, comme un travail modulaire de l’espace du papier. Elle a l’habitude de concevoir des pièces uniques, elle ne fait pas d’éditions, créant plutôt des œuvres singulières qui reprennent parfois des motifs ou des images semblables, qui se déclinent sous des formats ou supports divers. Déjà, ce processus semble contraire à l’idée même de la sérigraphie qui permet la reproduction d’une œuvre sur papier souvent en plusieurs exemplaires. Elle s’intéresse depuis longtemps aux relations entre les systèmes analogiques et numériques. Ses récentes expérimentations interrogent justement les limites du procédé sérigraphique dans la composition d’une œuvre singulière, ou ses possibilités, en utilisant l’électronique pour en étudier la mécanique. Alice questionne le caractère séquentiel du processus tout en en déployant les formes, révélant le geste en débordant du cadre. Les sérigraphies sont mises en espace comme des installations. Elle explore comment le support, l’encre et l’acte d’impression peuvent trouver résonnance à travers l’interactivité, le spectateur et l’espace de la galerie en créant de nouveaux assemblages, de nouvelles relations.
Le projet Récurrences a été développé en collaboration avec Christian Pelletier. Ingénieur de formation, il travaille présentement à titre de concepteur matériel FPGA. Intéressé par les  télécommunications et les algorithmes associés à la théorie de l'information, ses recherches portent sur les notions de complexité et de non-linéarité à l'intérieur de systèmes adaptatifs.  Ses intérêts touchent à la réfraction et la transformation en boucle de l'information visuelle et sonore lors de l'interaction entre les différentes composantes d'un système et de son environnement.
Ici la raclette d’impression permet d’amasser des données à l’aide de capteurs. Elle n’est plus un outil inerte, mais devient une interface entre le corps et la surface. Justement, comme ce processus sert normalement à imprimer une image en plusieurs exemplaires, le plus précisément possible, le geste peut paraître régulier. Par contre, lorsque la raclette récolte les données on se rend compte que l’inclinaison n’est pas toujours la même, que la pression diffère à chaque mouvement, selon la fatigue du corps ou le nombre de répétitions. Le geste révèle alors ses particularités. En décortiquant ainsi le mouvement, on transfert les données desquelles on peut composer des formes, des animations génératives selon les regroupements qui sont faits. Cela devient la base à des projections puis, à de nouvelles sérigraphies qui sont en quelque sorte autoréférentielles ; le geste devient l’image. Les transferts de données d’un outil à l’autre, du manuel à l’électronique, génèrent des formes uniques aléatoires et recomposées. Le geste est amplifié, la sérigraphie devient cinétique.
Cette nouvelle structure relève le caractère singulier de chaque mouvement et établi un questionnement sur les différents transferts ; leur passage à une normalisation et les nouvelles formes qui en émergent. Ce processus crée des relations entre les techniques, oppose leurs caractères, mais aussi entre les matières : le geste se transforme pour retrouver sa forme initiale, la sérigraphie, les échanges de données passent en boucle d’une forme à une autre. Les structures des œuvres sont donc construites à la fois par l’accumulation des données, la mobilité des matérialités et le transfert de gestes.
Le caractère interactif de cette exposition propose aux spectateurs de jouer avec les images qui sont générées par leurs mouvements, par leurs gestes sérigraphiques et qui sont transformées en animations. L’utilisation de l’ordinateur fait ricochet à la mécanique du geste, il s’emploie en contradiction avec l’idée de décortiquer le mouvement pour en faire émerger une singularité, mais est nécessaire dans le processus. 

Texte: Catherine Barnabé

5.27.2012

MOMENTS DÉCISIFS 22 juin au 5 juillet








Jean-Philippe Luckhurst-Cartier
Élyse Brodeur-Magna
Genevieve Violette
Simon Grenier-Poirier
Diana Un-Jin Cho
Gillian King
Aurora Johnsgaard
Mélina St-Ours
Courtney Rosborough

 Exposition du 22 juin au 5 juillet
Vernissage 22 juin 18h à 21h