9.27.2011

Catherine Plaisance - Bouleversement

Sans titre (Davis Bay, Colombie-Britanique, Canada), aquarelle et crayon sur papier, 29 cm x 22 cm, 2010

Sans titre (Tipton, Indiana, États-Unis), aquarelle et fusain sur papier, 29 cm x 22 cm, 2010

Sans titre (Batigama, Matara district, Sri Lanka)aquarelle et crayon sur papier, 29 cm x 22 cm, 2011

Sans titre (Mallow, Cork, Irlande), aquarelle et crayon sur papier, 29 cm x 22 cm, 2011



Espace Projet accueille, du 1er au 20 octobre prochain, l’artiste Catherine Plaisance qui nous présente sa toute nouvelle exposition intitulée Bouleversement. Celle-ci consiste en une série d’aquarelles inspirées d’images de faits divers et de photographies de presse dénichées dans l’espace médiatique. S’intéressant à la catastrophe et à sa représentation, l’artiste nous livre ici des œuvres qui créent une distanciation marquée entre le drame représenté et la forme de son énonciation. La réinterprétation de ces images de catastrophes est produite dans une adéquation mélangeant la légéreté et la douceur de l’aquarelle avec la brusquerie des sujets peints. En actualisant, de cette manière, ce type de scènes, il s’installe alors une esthétisation et une distance par rapport au drame qui lui est utile pour formuler l’idée voulant que la photographie serait empreint d’une incapacité à retranscrire un sujet dramatique. Les images médiatiques de catastrophes portent inévitablement avec elles une forme d’amoindrissement et d’abrègement de la scène, dûe à l’impossibilité de l’image de relater le sentiment d’impuissance étant associé au contexte. Face à cette constatation en résulte la possibilité de se servir du «lexique» catastrophique pour ainsi en intervertir les paramètres.

Catherine Plaisance œuvre en photographie, installation, dessin et vidéo. On a pu voir son travail, entre autres, au Athens Institute For Contemporary Art (Athens, États-Unis), à la SAS Galerie (Montréal, Canada), à la Galerie Sans nom (Moncton, Canada), à la Biennale Internationale de l'Image de Nancy (Nancy, France), à la Manif d’art 3 de Québec (Québec, Canada) ainsi qu’à la Galerie Simon Blais (Montréal, Canada). Elle réalisa un corpus photographique, en duo avec l’artiste Christian Barré, qui fut présenté dans divers lieux de diffusion, au Canada, aux États-Unis et en Pologne. Elle est aussi cofondatrice du collectif Les Fermières Obsédées qui insufflent une indiscipline au genre de l’art action. Elle œuvra au sein du groupe de 2001 à 2009 et présenta des performances au Canada, en Australie, en France, en Irlande du nord, au Pays de Galles et en Pologne. Dernièrement, elle fût nommée lauréate 2011 du Prix Sylvie et Simon Blais pour la relève. Elle vit et travaille à Montréal.

http://www.catherineplaisance.com

9.06.2011

DÉMENCE / OFF MOIS DE LA PHOTO

Photo: Sophie Aubry

Photo : Marc St Louis

Photo: Clémence Aubertin

DÉMENCE / OFF MOIS DE LA PHOTO

11- 29 Septembre 2011

Vernissage: Dimanche, 11 Septembre 2011, 13h00 –17h00

Exposition collective avec : Jason Arsenault, Clémence Aubertin, Sophie Aubry, Philippe Cambron, Alexandre Cv, Catherine E. Roy, Maxilie Martel-Racicot, Marie Philibert-Dubois et Geneviève St Louis

Démence : qui implique une perte de mémoire, de repères dans le temps et dans l’espace, folie qui affaiblie les facultés cognitives, dégradation des capacités mentales qui mènent à des conduites sociales troublent. Les photographies présentées ici sont réunies sous ce thème, prétexte à des univers dérangeants, perturbés, inquiétants, et répondent à celui du Mois de la photo 2011 : Lucidité, vues de l’intérieur. Cette thématique porte à poser notre attention vers l’intérieur, vers la quête d’une certaine vérité qui pourrait nous être révélée lorsque l’on pose un regard sincère sur nos propres comportements, nos actions et nos pensées. Avec Démence, les artistes conçoivent plutôt qu’une autre facette est possible, que ces extrêmes rythment les conditions d’existence de chacun et s’exposent à un sujet épineux.

Le thème de la démence incite à aller loin, à traverser les limites par des représentations souvent dramatiques qui permettent une certaine catharsis. Avec ces mises en scènes, la photographie devient un moyen de créer des images fortes qui sous-tendent une certaine libération des pulsions primaires par l’exploration de zones enfouies. Le médium crée une proximité immédiate qui permet une implication du spectateur; sans vouloir y entrer, nous voulons observer ces scènes. Curieusement, nous désirons savoir de quoi se compose l’univers des personnages, car une atmosphère glauque et mystérieuse s’y dégage, nous voulons voir ce qu’il y a autour. Souvent, l’attention est portée sur une unique personne, isolée, seule ou mise à l’écart. Parfois, la situation est illustrée par un humour noir qui nous pousse à recadrer notre perception de celle-ci. Le caractère documentaire associé à la photographie nous invite à croire en l’image comme en une captation de la réalité, comme si les gens étaient pris en flagrant délit, surpris dans une posture ou une situation inadéquate et c’est ce qui enjoint un certain malaise. Démence se veut l’occasion d’explorer un thème qui peut être dérangeant et, par la photographie, l’aborder sous l’angle du témoin.

Texte : Catherine Barnabé